des grands Korrigans

des grands Korrigans Fila Brasileiro

Fila Brasileiro

Conclusions

  Le Fila Brasileiro est, aussi, un merveilleux chien de chasse. Il est parfaitement adapté à la chasse, en particulier aux modes de chasse redevenus à la mode (épieux ou dague) – même si, comme nous l’avons dit plus haut, ce n’est pas son mode de chasse naturel.


Il est de rigueur, encore faut-il que les gens en prennent conscience, dans nos battues actuelles à petit territoire (environ 300ha de battue) et complémentaire des autres chiens de chasse actuels.


Pour la battue dite silencieuse, lui, plus que le Saint-Hubert, qui est un chien gorgé, est indispensable en complément d’autres chiens muets, comme lui, de type Rhodesian Ridgeback. Le Rhodésian est un leveur de gibier muet qui remplacerait plus qu’avantageusement les petits chiens nerveux type Jagdterrier.


 


  Un retour aux grands limiers est amorcé.


 


  Le Saint-Hubert est, enfin, réhabilité dans son rôle de limier ou chien de pistage ou de recherches en général. Avec retard dans notre pays.


Les américains du nord ont créé, à partir du Saint-Hubert et d’autres races de chiens courant (français) le Majestic Tree Hound. Ce chien de grande taille est robuste, un peu plus lourd que le Saint-Hubert, et plus apte à se « battre » avec le gibier que sont principal ancêtre.


Ce type de chien existe déjà et a été, et est, utilisé actuellement, notamment aux Etats Unis, c’est le Fila Brasileiro…Il est vrai que là-bas, il est utilisé comme chien de prise comme le Dogue Argentin (avec la recherche au flair en plus) pour tenir le gibier que le conducteur tue à la dague.


  Certes, comme le Saint-Hubert (qui a été, lui, utilisé pour retremper les chiens courants et qui ne chassaient presque plus), le Fila est peu sélectionné pour la chasse et peu utilisé à la chasse. Hormis dans certains pays comme le Canada, la Russie, le Brésil, la Guyane, les Etats-Unis, mais avec peu d’exemplaires, il est vrai (à notre connaissance).


 


  Chasser avec un Fila Brasileiro revient à chasser avec un Saint-Hubert, avec quelques différences.


  Pour ces deux limiers, un peu délaissés pour ce type de sport, cela requiert un travail de sélection (de la part des éleveurs), de choix du spécimen de la part du chasseur et d’un entraînement ou d’une éducation particulière.


L’entraînement à la chasse, comme nous l’avons vu, est d’une simplicité biblique. Il suffit (presque) de le laisser faire.


Cependant, qu’il s’agit de suivre les conseils, de bien connaître les chiens, la chasse, un peu le territoire et surtout de faire table rase des habitudes prises avec les autres chiens de chasse. Avec le Fila, on est silencieux comme lui, on s’arrête, on écoute, comme lui.


En un mot un seul, on chasse ensemble de la même manière…celle du chien.


Le Fila Brasileiro, qui travaille, est totalement épanoui, il peut laisser s’exprimer ses instincts de prédateurs tout en étant au minimum encadré.


 


  Si l’on considère le Fila que comme un pur gardien ou un pur protecteur du maître, je n’ose imaginer sa frustration. D’autant que dans nos sociétés « civilisées » tout devant être conforme et sécurisé, on n’admet quasiment plus les chiens dans cette utilisation. Ou alors, en considérant l’aspect sportif : un chien formaté au costume tenu en laisse lors de l’attaque et très gentil ailleurs que dans le ring.  Lorsque le besoin se fera sentir : attaquera-t-il ?


S’il le fait, je crains pour le chien et pour le maître. Car savez vous qu’au-delà d’un certain poids, le chien ne peut plus mordre. Il faudra pour la garde choisir un fox terrier qui, s’il mord, n’ayant pas la morphologie du molosse, ne risque pas d’être classé en 1° catégorie. Quoique, comme disait Coluche…


Avec humour, nous dirions prenez un Fila Brasileiro pour la chasse et un chien de chasse pour la garde…


 


  Du fait, comme tous les gros chiens, que le Fila Brasileiro est sujet à la torsion d’estomac, je voudrais traiter, un peu, de l’alimentation et des précautions à prendre.


Pour la croissance, veillez à une alimentation riche en protéines (de qualité) et à un apport de graisse suffisant. Si le chiot devient trop gras ou trop actif, il convient de diminuer les graisses (qui, contrairement à l’homme, donnent de l’énergie immédiate au chien).


 


  Il faut savoir qu’en période de travail (les mois de chasse) ou d’entraînement (en parc à sanglier, pour qu’il tienne la forme) le besoin en énergie, que ce soit en pistage ou lors d’un travail de type chien courant ( lorsque l’effort est prolongé), s’accroît fortement…. Hors ces périodes, il faut diminuer l’apport en protéine (pas indispensable, adulte), l’apport en graisse et proscrire la vitamine « c », qui est utile et présente dans les aliments pour chiens courants en période de chasse.


 


  Fractionner ou laisser en libre accès la nourriture sont deux bonnes méthodes (je préfère le libre accès, le chien « se gère » naturellement).


Par contre avant tout voyage en voiture, avant tout travail (à part une PETITE collation UNE HEURE AVANT, ce que je ne fais pas) on laisse le chien à jeun.


Après le travail, personnellement, j’attends au moins deux heures avant de remettre la nourriture. On laisse le chien au calme, il se repose. Pas d’excitation ou de garde ou de sollicitations de jeux de la part des autres chiens. On le remise ou on attache les divers chiens assez loin les uns des l’autres et on les abreuve par petite quantité d’eau.


 


  Le Fila étant un chien lourd à croissance rapide, il y a d’autres précautions à prendre.


  Eviter les jeux trop brutaux entre chiots ou avec des jeunes chiens (ou des chiens adultes trop neveux). Eventuellement, éviter les courses dans les escaliers ou sur du carrelage glissant.


  Ne pas l’alourdir et ne pas dépasser les 5 minutes de « travail » par mois d’âge au moins jusqu’à 12 mois. Quoique certains sujets, ayant atteint leurs huit mois révolus, peuvent passer à l’heure de travail. Et 2 heures à 12 mois (le travail étant l’amble ou le trot, pas des courses folles).


 


Vers 14-15 mois, les 4 heures/jour sont envisageables.


  Il est indispensable qu’en période de travail le chien ou chiot fasse des sorties « travail » au moins trois fois par semaine et les autres jours des sorties promenades (pour le chiot).


Afin que le chien soit « entraîné », en bonne forme.


 


  Toujours, au niveau du bien être de l’animal, le Fila de travail aura tendance, plus qu’un Fila d’appartement, à muer. Vivant dehors, en plein air et par tous les temps, la mue est assez impressionnante. Comme il a le poil très serré ( on ne voit pas la peau), il faut l’aider à évacuer les poils morts. Pour ce faire, il faut utiliser une brosse à chaussures avec des soies mi dures et le brosser à rebrousse poils pour l’évacuation, puis dans le sens du poils, pendant le temps nécessaire. Il adore cela.


  Bien sûr, il faut le vacciner et lui mettre, en permanence un collier anti-puces, tiques, moustiques et phlébotomes.


 


  En résumé le Fila Brasileiro est un limier au flair exceptionnel, apte à tous les types de terrains et à tous les temps. Il convient à la battue, à la chasse individuelle, à la chasse à la dague ou à l’épieux. Il peut vous chercher un canard dans l’eau… Il peut convenir à un conducteur de chien de rouge (chien de recherche, au sang, des animaux blessé). En dehors de la chasse, il peut être utilisé à la piste humaine. Le Fila Brasileiro ainsi formé ou exprimant son instinct de prédation à la chasse ou au pistage, sera moins « dur » envers l’étranger.


Il pourra, cependant, sans dressage spécifique, défendre la propriété et le maître.


  C’est un chien qu’il faut créancer sur un gibier (idéalement : lièvre, sanglier, cerf ou chevreuil). Seul le maître peut conduire un Fila Brasileiro. Il ne faut pas le mettre d’emblée dans une meute avec d’autres chiens courants. C’est le chien idéal pour la chasse silencieuse.


 


 


 (Cet article a été écrit en fonction d’expériences personnelles, il ne saurait servir de « commandements ». De ce fait, l’auteur décline toutes responsabilités dans l’hypothèse où le chiot ou chien utilisé ne soit pas apte ou cause des dommages parce que les propos auraient été mal compris ou mal interprétés ou mis en pratique sur des chiens ou chiots ne convenant pas. L’auteur n’ayant eu aucun contact avec l’animal ni avec le maître.


Les propos mêmes s’ils apparaissent généraux ne sont que le reflet d’une expérience personnelle avec un spécimen en particulier).


 


 Gauthier GOEDEFROIT