des grands Korrigans

des grands Korrigans Fila Brasileiro

Fila Brasileiro

Comment chasse le Fila ?

1)   La quête.


 


  Comme nous l’avons dit, la quête est silencieuse. Souvent le chien tourne pour prendre le vent ou écouter, puis prend le pied ou cherche le pied.


Sa quête est lente, minutieuse, il réfléchit sur l’odeur, l’analyse, parfois goûte un buisson qui a été frôlé par le gibier sur sa coulée.


Lorsque le pied est « chaud », le chien accélère sa marche. S’il est en longe, il tire.


Il passe à l’amble puis au trot, il rapproche.


Si le gibier est levé ou se lève, le Fila réagit alors comme un chien courant, il poursuit, il accélère…on le perd alors, ne pouvant le suivre.


Il part au galop, après on le perd de vue, nous pensons, cependant, qu’il passe à l’amble ou au trot car il ne peut maintenir un galop ou un trop rapide aussi longtemps qu’un courant léger (sur de longues distances).  Mais comme le gibier s’adapte à la vitesse du chien qui le poursuit, on s’aperçoit qu’il n’est jamais loin du gibier (le fait qu’il soit silencieux doit aussi jouer pour le gibier qui ne croit, peut-être pas, être suivi ).


  Il faut insister sur le fait que le conducteur, comme lors de l’« apprentissage », demeure muet et laisse travailler le chien. Pour obtenir des informations sur la quête, le conducteur doit seulement observer son chien. S’il tourne, hésite, piste lentement ou accélère, se tend etc, c’est autant d’informations sur l’état de la voie (piste récente ou très récente) que sur la proximité de l’animal pisté, parfois même sur la taille de l’animal.


Le conducteur doit se garder d’intervenir, il doit aller au pas du chien sans lui parler et le suivre. Il ne doit pas s’impatienter ni anticiper parce qu’il a vu une trace toute fraîche ou parce qu’il pense que le chien a dédaigné une trace. Le chien choisit la ou les traces qui peut lui donner des renseignements. Il peut « passer » dessus une trace fraîche, il n’a pas besoin de l’analyser.


 


  S’il s’agit de retrouver un animal blessé, tiré quelques heures auparavant, l’attitude du conducteur, au départ de la recherche, sera un peu différente. Il devra faire comprendre au chien que c’est cet animal qu’il veut que l’on piste. Pour ce faire, le conducteur fera renifler, en les lui indiquant, les traces de l’animal sur l’ « anschuss », le lieu du tir ou un peu plus loin, dans la direction de fuite de l’animal.


  Les conducteurs de chien de sang enseignent qu’il faut attendre 12 heures ou 24 heures avant de rechercher l’animal blessé. Ils enseignent aussi que le « sentiment » de l’animal doit avoir disparu et que seul l’odeur du sang doit subsister…


Certains ont essayé la recherche après une heure, deux heures, 12 heures ou 24 heures, les résultats semblent les mêmes avec le bon chien. La présence de sang rassure plus le conducteur que le chien. Il faut aussi savoir que le sanglier tiré ne perd, parfois, pas de sang au tir ou ne perd plus de sang après quelques centaines de mètres.


On enseigne aussi qu’on ne peut pas faire chasser un chien et le mettre à la recherche des animaux blessés. C’est faux lorsqu’on a le type de chien (limier) qui a été, comme nous l’avons vu, éduqué en respectant sa manière de travailler.


 


 


La méthode utilisé pour le Fila Brasileiro est, en fait, celle du pistage (pour l’essentiel) ou celle de la recherche au sang (pour l’essentiel). Naturellement, avec cette « éducation », le chien est apte aux trois utilisations. En partant de l’éducation chasse et non d’une éducation au pistage pur ou à la recherche de sang pur. Sinon, on peut craindre un éventuel « formatage », difficile, ensuite, à gommer.


Certains chiens courants traditionnels parviennent à le faire ( la chasse et la recherche au sang) alors qu’ils ne sont pas des limiers et que leur façon de chasser est différente : plus rapide, plus nerveuse avec une grande quête.


  Le Fila Brasileiro utilise tous ses sens à la chasse : le nez au vent, à l’ouïe et à vue.


  Par contre le Fila ne cherche pas à couper la route au gibier, il le suit…dans tous les déplacements de celui-ci.


Il n’a pas une quête avide comme le Pointer qui zigzague quand le Fila, en ligne, suit l’odeur. Il suit collé à la voie et fait le trajet exact du gibier (le meilleur terme est : comme un « radar »).


Il n’y a qu’au ferme qu’il anticipe.


  Si vous chassez dans un secteur, sans avoir fait les traces (de préférence avec un chien muet et non avec un hurleur qui vide le secteur de tout le gibier convoité, je l’ai vu), et que le Fila, après avoir pris le vent et cherché un peu un pied, vous suit sans grand intérêt, ne cherchez pas, vous n’avez pas, dans ce secteur, le gibier auquel il est créancé (je l’ai observé, aucun chien sur une trentaine n’a levé. Ensuite, je pouvais prédire si on lèverait ou pas).


Il ne cherchera pas d’autres gibiers.


  Si hors jours de battue, mais pendant la période de chasse, les jours autorisés, vous amenez votre Fila au bois pour faire du bois de chauffage, par exemple, que vous êtes statique (pas de promenade champignon), le Fila « fera son petit tour », recherchera le gibier, mais ne s’éloignera pas. Un coup de sifflet lorsque vous voulez partir et il revient.


Bien sûr il partira quand même une petite heure et un peu plus loin si la trace est chaude et le gibier pas trop loin. En un mot, le Fila, même s’il peut poursuivre le gibier sans vous pendant 4 heures (c’est une moyenne observée), ne chasse qu’avec vous. Si vous ne chassez pas, son instinct le portera vers le gibier, mais il n’insistera pas.


 


 


2)   Le ferme.


 


  Lorsque l’animal est rapproché, le Fila fait alors un ferme.


C’est-à-dire qu’il tourne autour du gibier pour l’empêcher de s’échapper.


Il est impressionnant dans cet exercice, dans la mesure où il remplace au moins trois chiens. Il le fait naturellement sans l’avoir vu faire et ce vers l’âge de 15 mois.


Il anticipe le mouvement du gibier et ne le suit pas, il garde ses distances.


Normalement, il ne cherche pas le contact, il ne tente pas de « prendre » le gibier.


Ce n’est pas un chien de prise comme le Dogue Argentin.


Bien qu’aux Etats Unis d’Amériques et ailleurs, du fait de sa prudence, de son absence de peur, on l’utilise pour la prise de telle sorte que le conducteur puisse achever l’animal à la dague.


Je ne pense pas, pour ma part, que ce soit une utilisation correcte ni naturelle du chien Fila Brasileiro. Même si je respecte, bien entendu, ce type de chasse sportive