des grands Korrigans

des grands Korrigans Fila Brasileiro

Fila Brasileiro

Le Fila Brasileiro de chasse

A. L’entraînement du Fila Brasileiro de chasse.


 


 


  Comme nous l’avons vu, le Fila n’a pas été sélectionné pour le travail (en général).


Certains nient même que le Fila puisse pister ou chasser…


Les mêmes nient qu’il a été conçu pour cela et doutent qu’un jour il l’ait fait….


Le standard, les caractéristiques morphologiques (s’éloignant du molosse type dogue), l’utilisation par certains, ne sont qu’inventions. Nous laisserons ceux-là sur leurs convictions. Il est peut-être plus simple d’estimer que le Fila Brasileiro est un pur chien de protection ou un pur gardien. C’est, en effet, plus aisé de produire des chiens qui ne courent pas, juste les 15 mètres nécessaires à la protection, avec des essais en laisse, que de produire des chiens aptes à courir ou aller à l’amble pendant quatre heures en zone de montagne et quel que soit le temps…


Pourtant, il suffit d’observer un Fila Brasileiro en liberté pour comprendre qu’il est plus heureux qu’entre les quatre côtés d’un grillage.


  Nous (et quelques autres) constatons, pour l’avoir vécu au sens propre du terme, que le Fila Brasileiro est un chien d’utilité qui s’épanouit dans le travail.


  Comme nous le verrons, le Fila Brasileiro a de telles aptitudes (ceux qui ont été choisi) physiques (bâti pour la course, eh oui, pas comme un lévrier, comme un chien de fond. La formule vient d’un collègue chasseur), un tel instinct de chasse, qu’il est nul besoin de le « forcer », ni d’être « grand sorcier » pour le faire chasser.


Il le fait seul (quasi), d’instinct et l’envie est toujours là. D’ailleurs, il est nécessaire de prévoir un grillage suffisant car il cherchera à s’enfuir pour aller chasser…



 

A quel âge commencer ?

1)   A quel âge faut-il commencer ?


 


  Du fait de l’absence de sélection, il faut commencer tôt ( vers 4 mois, 15 jours après le rappel de vaccins) pour lui donner le goût ou réveiller son instinct de chasse (phase, également, importante pour le pistage).


  Au même moment (avant mais au moins 15 jours après le rappel de vaccination), il est indispensable de le socialiser et de l’habituer aux bruits (de toutes sortes : pétards, bruits insolites…n’oublions pas qu’une peur modérée est formatrice).


 



 

Comment procéder ?

1)   Comment faut-il procéder ?


 


  Pour la phase de socialisation, c’est le système connu du chien à la laisse, en promenade dans la foule, dans les cafés, les foires les feux d’artifice… s’il y a panique aux bruits du feu d’artifice, il ne faut ni laisser le chien « gérer » seul sa panique ni le sur protéger. Idem pour les coups de feu.


  Il faut qu’il rencontre d’autres chiens, il faut le laisser se faire caresser par tous (une technique différente est souvent conseillée pour la garde ou pour la protection sans forcément des résultats probants). J’ai testé les deux techniques avec des Mâtins de Naples, s’ils ont le caractère naturel requis, n’ayez crainte même sur-socialisé si on vous agresse véritablement ou si on tente de pénétrer dans votre propriété, sans y être invité, il fera son travail).


  La sur-socialisation d’un chien, naturellement dominant et à fort caractère, n’a que des avantages. Naturellement, le chien s’imposera et s’il ne veut ni être approché ni touché adulte, il le fera savoir sans danger pour les personnes bien intentionnées.


Pour le reste, il faut progressivement (suivant l’âge, inutile d’apprendre le assis couché, pas bouger à 4 mois c’est trop tôt) travailler l’obéissance, le rappel, éventuellement le refus d’appâts etc… Le « assis » s’apprendra aisément si on demande au chiot de s’asseoir avant de lui donner sa pitance, avant de lui mettre la laisse, de lui donner, par exemple, le soir, une petite friandise. Si le chiot aura vocation à se retrouver avec de jeunes enfants, il faut que ceux-ci, en priorité, appliquent les règles énoncées pour le assis.


  On ne crie pas sur un Fila (sauf s’il est loin), il a une audition très supérieure à l’humain.


  On parle d’une voix ferme mais douce. Eventuellement, s’il transgresse une règle qu’il a acquise, on peut ordonner avec une voix « roulée » comme un grognement. On ne frappe pas un Fila, jamais, enfin, sauf s’il vous agresse ou l’un des membres de la famille. Dans ce cas, en joignant la parole au geste, on donne un coup sec… on ne le bat pas.


 


  La méthode démocratique fonctionne, semble-t-il, mieux avec un Fila que la méthode autoritaire (ce n’est pas un berger). Pour un homme, faire en sorte qu’une femelle Fila prenne celui-ci pour « son » mâle plutôt que pour un « extra-terrestre » fonctionne très bien.


Lors des saillies, certains mâles ou certaines femelles peuvent être inhibées par la présence d’un maître dominant (même avec une éducation démocratique). Il convient, alors, que le maître ne soit pas présent lors des accouplements. J’ai, personnellement, connu la mésaventure avec une femelle Mâtine alpha pour laquelle j’étais le « mâle » dominant.


  Se rappeler (bis repetita placent) que l’éducation ou le travail avec un Fila Brasileiro se conduit avec le mode dit démocratique et non le mode autoritaire…. (je ne parle pas, ici, de l’obéissance. Et encore, selon le type d’exercice demandé…). Dans le mode démocratique, le chien garde l’initiative et, par amour du maître, il en fera plus et plus sûrement qu’avec la méthode autoritaire. D’autant que le Fila se caractérise par un amour immodéré du maître, malgré une certaine indépendance (cela semble, effectivement contradictoire) et par un caractère fort.


  Le Fila apprend vite, il est intelligent et une fois que ce qui est demandé est acquis, il ne faut pas revenir dessus (moins qu’avec d’autres chiens, excepté le Mâtin de Naples, parmi les chiens que je connais particulièrement bien).


  Les piqueurs qui hurlent ou encouragent sans cesse leurs chiens n’y entendent pas grand chose. Ils perturbent le travail concentré du chien et le « dirigent » alors que le chien sait mieux que l’homme où se trouve l’animal. Ce n’est pas pour rien que parfois on fait les traces avec un chien muet pour choisir le lieu de battue. Ce n’est pas pour rien que, parfois, lorsque l’homme croit savoir et choisit un lieu de battue au hasard (parce que cela n’a pas été fait depuis longtemps …) et amène le chien dans les « remises » (lieu où se réfugie le gibier), le chien s’en va tout à fait ailleurs et trouve le gibier… Dans ce cas, faute d’avoir prévu des chasseurs postés à cet endroit, le gibier est perdu…


Combien de chasseurs savent que le sanglier est un animal diurne qui s’adapte, en période de chasse, en devenant nocturne (partiellement)….


Combien de chasseur étudient le temps, le vent, les événements, avant de choisir un lieu de battue. Combien de chasseurs savent que lorsque vous avez des traces fraîches (supposées telles, sans utiliser un chien sûr) le matin,  le sanglier est, souvent, loin, hors de l’enceinte. Je ne parle pas ici des crottes encore fumantes.


  Donc, vers 4 mois, on lui fait découvrir la chasse. La technique est la même que celle qu’utilise les bons conducteurs de chien de sang ( recherche du gibier blessé) ou les pisteurs (piste humaine). Le Fila Brasileiro dans cet exercice semble, seulement, « apprendre » plus vite que les autres chiens. En fait, il le fait naturellement, spontanément, il acquiert seulement de l’expérience, en essayant et en se trompant.


  Pour la chasse, on commencera par l’amener au bois, sans autres chiens, et on promènera avec lui libre (sans laisse), on le laissera « découvrir » seul le milieu. On observera.


  Il est à rappeler que ce « travail » ne peut durer qu’un certains temps. Pour un chiot , il ne faut pas dépasser 5 minutes par mois d’âge, soit à 4 mois = 20 minutes maximum.


  Ne pas le distraire, ni le féliciter, ni l’encourager…On doit être aussi muet que lui.


Dès la première sortie (normalement), il cherchera les odeurs de gibiers. Il ne se mettra pas encore sur un gibier, qu’il pistera, il découvre et suit puis abandonne plusieurs animaux différents. Dès la première sortie , il fait votre pied, vous ne le perdrez pas…


  Le travail continue de la même manière.


  Quand on s’apercevra qu’il va de plus en plus loin (dès cinq mois, parfois dès la troisième sortie), on le promènera à la longe de 10 mètres (en fait, c’est lui qui vous promène).


  Il ne s’agit pas de la promenade en laisse, s’il tire on donne du mou. Il s’agit de le laisser pister, de suivre un animal dont il a pris la piste (la longe permet, à cet âge de « rassurer » le chiot qui garde un contact avec son maître –et de rassurer l’épouse qui a peur que le Fila ne se perde- cette remarque ayant été ajoutée par mon épouse première lectrice de cet article). Dès cet âge, il reste sur le gibier qu’il a choisi, mais il n’est pas encore créancé. C’est-à-dire qu’il va choisir, parmi les odeurs, un gibier qu’il ne lâchera pas (il n’en prendra pas d’autres en cours de route), mais n’aura pas de gibier de prédilection. Cela pourra être un lièvre, un chevreuil, un sanglier etc… Vous le verrez à son attitude et à la piste.


  A ce sujet, il faut le créancer au plus tôt. Il est impératif qu’il reste « collé » à la piste de son animal (de la même espèce). C’est un limier, un « rapprocheur », pas un chien leveur de gibier.


  A un moment, on s’apercevra que le chien a un gibier de prédilection. Jeune, il s’orientera, habituellement, vers le gibier à poil de petite taille, le lièvre s’il y en a où vous chassez. Vous le verrez car il suivra la piste caractéristique du lièvre et reviendra à proximité du lieu d’origine. Vous verrez qu’il retrouvera les crottes du lièvre. S’il les goûte, c’est un excellent signe… Laissez-le quelque temps (pas trop, une ou deux sorties, pas plus) sur ce gibier pour qu’il prenne le goût de la chasse.


  Si vous voulez chasser le lièvre, persévérez dans cette voie. Inutile de le féliciter.


Il ne fera que le lièvre et restera sur « son » lièvre.


  Si, au contraire, vous voulez le créancer à un autre gibier, c’est le moment ou jamais…


Dès que vous vous apercevez qu’il est sur le lièvre, vous l’amenez d’une voix douce vers une trace de l’autre gibier et vous le faite flairer la trace en ajoutant un bruit, l’imitation du gibier en question. Pour le sanglier un grognement/reniflé.


Il faut avec douceur et persévérance, recommencer l’opération plusieurs fois jusqu’à obtenir le résultat voulu…


  Pendant ce temps, vers 6 mois, pour renforcer la « créance », on amènera le chiot au local de chasse où il rencontrera les autres chiens de chasse, un sanglier mort. On le laisse seul « faire connaissance ». J’insiste, on ne l’excite pas, on ne l’encourage pas, on ne le force pas…. Il le lèchera, le reniflera, le mordillera mais, à cet âge, sans agressivité ni crainte. Il sait, lui, contrairement à d’autres chiens de chasse, que le gibier est mort ( d’autres chiens se ruent sur le gibier mort en grognant et le mordent…).


 On récupère une peau de sanglier ( fraîche) et on lui donne ..il se couchera dessus et la défendra…laisser faire (bien sûr, pas de défense sur le maître). Le maître doit pouvoir, sans réaction du chien, déplacer la peau. Le chien suivra et tentera de la récupérer, c’est normal et même très bien). On laisse faire sans rien dire. De temps en temps, on lâche la peau, on la lui laisse, on la reprend doucement. On peut, hors de sa présence, cacher la peau quelque part pour qu’il la retrouve. Cela rassurera le maître. Le Fila la retrouvera de suite, surtout si on l’a traînée au sol.


Eviter alors qu’un étranger s’approche de la peau…


Notamment pour qu’à cet âge, il ne voit pas l’étranger comme un concurrent, ce qui pourrait l’inciter à devenir agressif envers nos collègues chasseurs.


Si tout se fait sans agression du chiot en apprentissage (jusqu’à 15 mois), le chien adulte défendra sans attaquer. Le grognement suffira pour que les chasseurs attendent le maître pour déplacer l’animal. Si le chiot a été « agressé » en phase d’apprentissage, il faut craindre que le grognement s’accompagne d’une phase d’attaque (à éviter).


  On lui donnera des pieds de sanglier. Attention, avec un jeune chien (chiot), il faut les éplucher car s’il avale les soies (poils), il aura une irritation interne. Le pied sera soit enterré par le chiot, soit mis en évidence par le chiot et défendu.


  Il faut, également, se méfier de sa réaction. Il grognera et sera agressif envers les étrangers, surtout chez-lui, si ceux-ci s’approchent du pied de sanglier. Il tournera autour du pied pour le défendre. C’est un excellent signe, mais il faut faire attention, en particulier sur « son » territoire.

  Attention, aussi, aux jeunes enfants qui, en temps « normal », ont un contrôle sur le chiot, dans cette configuration, le chiot grognera sur eux et défendra son pied de sanglier. Cela dès 4 mois ½ ou 5 mois. Il conviendra d’éduquer les enfants à cette hypothèse et de leur apprendre la conduite à tenir. Et de faire en sorte que, en votre présence et, ensuite, hors votre présence, les enfants, à l’aide des quelques « trucs » enseignés, puissent, en douceur, retirer le pied de sanglier, après avoir signalé leur présence au chiot.


Le même chiot, au même âge et puis adulte, en situation de chasse, sera concentré et se moquera des personnes, sauf sur « son » sanglier.


  Hors période de chasse ou avant ou après la battue, de lui même, le Fila pourrait aller vers les autres chasseurs pour s’imposer et demander des caresses. Laisser faire. C’est une manière pour lui de s’imposer, de dominer en douceur. Idem chez vous, les étrangers acceptés par vous, en votre présence, seront « reçus » de la même manière.


Le chiot ou le chien ira d’emblée vers eux et leur sautera, en un seul mouvement, sur leurs épaules ou sur la poitrine pour leur faire un accueil amical.


Après, il se désintéressera de lui tout en le surveillant. Restez calme, naturel, tout se passera bien.


Bien entendu, la même personne, en votre absence, n’a aucune chance de rentrer chez vous. A l’extérieur ou à l’intérieur, si une personne devient agressive, soyez vigilant et déplacez vite le chien dans une autre pièce ou attachez le solidement. Prévoyez un collier solide et une laisse en acier solide. J’ai eu une mésaventure qui, heureusement, s’est bien terminée grâce à ma vigilance. La laisse en nylon super renforcée a tenu, le collier aussi, mais l’anneau d’acier a « explosé » et le chien a continué sa charge. J’ai pu le retenir et sauver, de justesse, le chien objet de sa colère. Le chien en question avait beau être sur le dos, le Fila voulait continuer. J’ai appelé pour qu’on le retire de la vue du Fila.


Ils avaient chassé ensembles et tout ce passait bien. Mais je suis allé récupérer ma chienne et ce chien, qui n’étaient pas revenus. Je ne sais pas si c’est parce que le chien en question était dans ma voiture ou parce qu’il était avec la chienne que mon Fila a « déclenché ».


Quoiqu’il en soit, il faut savoir qu’un Fila, même adouci, reste un Fila et qu’il faut être vigilant.


  En action de chasse et hormis s’il est sur son sanglier mort, il n’y a aucun danger.


Sur le sanglier, il faut que le maître aille retirer le chien. Il l’éloigne et il n’y a pas de soucis.


Ce comportement n’est pas propre au Fila, certains autres chiens de chasse agissent de la même façon. La différence c’est que, en général, les chasseurs peuvent retirer l’animal et le chien grognera, seulement, sur eux sans les attaquer et se battra avec les autres chiens (ou s’imposera). Le Fila, lui, pourrait agresser les chasseurs qui voudraient retirer le sanglier mort.


  A cet âge (six mois), le chien ne partant pas loin, vous recherchera. Vous penserez, alors qu’il est parti sur un pied, qu’il ne chasse pas. C’est faux, à cet âge, il chasse avec vous et « s’inquiète » après un certains temps (3/4 d’heure, une heure) et soit, retournera à la voiture soit, retrouvera votre pied. Ou ce que j’ai vécu, il lève un sanglier, le suit, passe au poste (plein poste, à l’envers de ma progression) et, le chasseur posté n’ayant pas vu le sanglier passer, retourne alors à la voiture (embêtant pour un chien en apprentissage, le vieux chasseur, un peu sourd, avec son chien d’arrêt au poste, n’était pas vigilant).


  


  Vers huit mois, le chien doit être prêt à poursuivre assez loin le sanglier, on peut se passer de la longe, il n’ira pas encore trop loin et aura  un peu  « peur » du sanglier.


S’il se plante, en grognant et même en reculant un peu, c’est normal et même mieux (pour qu’il soit prudent par la suite).


Surtout on reste immobile, on le laisse faire, on n’intervient pas, on est muet…il gère, en gérant, il devient compétent.


Le Fila est un chien de ferme prudent. Tant mieux car un Fila qui attaquerait une bête noire de plus de 100 kg risque gros…


 


  La prudence voudrait, alors, qu’il ait un gilet anti-sanglier en kevlar (le long, celui qui protège de la gorge aux reins) de couleur fluo rouge ou jaune.


 


  A huit mois, il fera encore des « contre pieds ». C’est-à-dire qu’il se trompera dans la direction prise par le sanglier, il ira dans la direction d’où vient le sanglier et non où il va, c’est normal. Il doit apprendre à distinguer subtilement l’odeur la plus ancienne de la plus récente (avec une différence de temps de seulement 3 secondes, parfois).


 


  On laisse un peu faire et on intervient, si on le constate, pour le remettre dans la bonne direction. Le chien le comprendra parce qu’il hésite et on repart… On ne crie pas, on l’appelle doucement sans ordre ou simplement on prend la direction du gibier.


S’il « tombe » sur le sanglier, le lève… à cet âge, il se campe, grogne et quand le sanglier part, il attend et reprend sa quête prudemment (pour le suivre… à distance..).


 


  C’est le moment d’envisager de l’amener au parc, même si le résultat sera meilleur à 12 mois puis à 15 mois. L’avantage, c’est que le chien prenne confiance face à des sangliers non dangereux d’une trentaine de kilos. Il faut d’emblée prendre le grand parc (pas le petit réservé aux autres chiots) et choisir un parc difficile dont le sol est fait de roches, de terre sèche et traversé d’une rivière. Le chiot apprendra son gibier, le sanglier.


Il faut que, de lui-même, il trouve, surtout en plein mois de juillet, dans la garrigue, les sangliers au frais près de la rivière.


  Lorsque vous le descendez de voiture, s’il sent les sangliers d’un autre parc, il va s’entêter dessus. Il faut alors le remettre en voiture et le faire chasser à l’opposé.


Même à cet âge, il faut le déplacer sur au moins 800 mètres (en voiture fenêtre fermée) et partir devant lui dans une direction au hasard. Il viendra et là commencera sa chasse en oubliant l’épisode du début. Nul besoin de dire un mot ou l’appeler.


De toute manière, si la piste est chaude et qu’il part, il ne vous écoutera pas.


Vous aurez beau siffler.


 


  Le jour de Noël, mon chiot Cão du Prieuré de Vernelle (chien d’exception) avait huit mois, je décidais vers minuit, après le repas assez arrosé, de faire un petit tour avec Cão. Il gelait, je marchais sur la route avec prudence pour ne pas tomber. Soudain, à un endroit où il y avait des coulées de sangliers, le chien s’y engouffra à toute vitesse. Je pris peur… chiot de 8 mois, nuit noire…heureusement, j’avais pris la précaution de prendre le sifflet (mais pas la laisse). Je sifflais donc pendant ½ heure, gorgé d’inquiétude. Et s’il rencontrait un gros sanglier ? Je continuais à siffler en retournant vers la maison, m’arrêtant en chemin, reprenant la marche. Enfin, j’aperçus, au bout d’une heure, le chiot de l’autre côté de la rivière.


  


Ouf, il avait dû faire un sacré tour pour traverser au passage à gué qui se trouve assez haut dans la montagne, non loin d’une remise et d’un agrainoir, comme par hasard…


Prudence donc, même avec un chiot de huit mois qui, si la trace n’est pas très chaude, cherche prudemment, mais si le gibier vient de passer réagit immédiatement… et n’écoute pas ou faiblement le sifflet pour le retour, emporté par son instinct.


 


  Vers 12 mois ( gilet de protection obligatoire), le chien prend confiance, ne fait plus les pieds de la veille ou des contre pieds (ou alors sur 10 mètres pour, revenir, de suite, sur le bon pied) même sur les pieds difficiles (temps sec venteux, cailloux et roches, fortes chaleur ou grêle).


Il commence à faire le ferme.


Parfois, trop hardi, tente de « prendre » le gibier.


Mon Cão est revenu, à cet âge, le poils de l’épaule rasé sur 15 cm et avec le sang du sanglier sur le garrot.


 


  Vers 15 mois, le chien est apte avec un ferme caractéristique et de très belle facture.


Le Fila Brasileiro tourne autour du gibier, à bonne distance, et l’empêche de fuir jusqu’à l’arrivée du maître.


C’est impressionnant.


Il jappe alors, jusque là, il est silencieux…


Il est important, pour le maître, d’arriver vite… car au pire le chien peut alors attaquer le sanglier (s’il est gros, il peut y avoir danger) ou le laisser filer au mieux.


Si le sanglier s’échappe et que vous chassez en battue, le chien suivra le sanglier à sa vitesse (comme le gibier se déplace en fonction de son poursuivant, le gibier passera au poste a une vitesse permettant un tir « gagnant »).


Le fila devient chien courant si l’animal parvient à s’échapper du ferme ou si le gibier est déjà levé.


 


  ATTENTION SEUL LE MAITRE FERA CHASSER LE CHIEN, PERSONNE D’AUTRE.


 


  J’ai essayé par deux fois. Le chien n’a pas voulu suivre un autre conducteur.


Alors qu’avec moi, il s’ameutait, même, sans problème aucun.


  Le Fila s’ameute, mais il est préférable que les autres chiens ne rejoignent pas le Fila quand il chasse.


Dans ce cas, nous perdons un peu l’attrait du Fila car une fois le gibier rapproché ou levé les autres chiens, hurleront et feront courir trop vite le gibier vers le poste (le Fila ne pourra pas suivre des chiens rapides, du moins longtemps).


Bien sûr, si les chiens hurleurs perdent le gibier, le Fila pourra les remettre dessus.


 


  Cependant, le Fila chassant lentement, consciencieusement, réfléchissant sans cesse, calme et pondéré, en silence pour rapprocher le gibier sans le faire partir (comme un radar), nous préconisons fortement de ne chasser qu’avec un Fila ou avec un couple de Fila.


Ceci pour ne pas perturber leur quête … Il faut savoir que mon Cão sentait un sanglier, au vent, à plus de 500 mètres, pour le localiser, avant de prendre le pied.


  



  Il faut savoir que le Fila, si vous êtes avec lui dans un endroit où il n’y a pas de sanglier, ira de sa propre initiative, après avoir pris le vent, dans une direction totalement différente de celle que vous pensiez, là où il aura flairé un gibier (vous ne pourrez pas l’arrêter, il faut espérer qu’il y aura des chasseurs postés ). Il faut y penser pour choisir correctement l’endroit d’où vous partirez…De ce fait, faire les traces avant la battue, discrètement, est souvent nécessaire (chien en longe).


Tenir compte du vent car le Fila chasse aussi au vent (il prend la direction de fort loin) puis piste.


  Il est possible, lorsqu’il a huit mois, de faire en sorte qu’il « reste » avec vous ou qu’il ne suive pas le gibier. Mais, il perd un peu de ses qualités de chien courant lent pour les battues dites silencieuses. Pour les chasseurs de sanglier au chien d’arrêt, le Fila rendra les meilleurs services grâce à son flair et à ses qualités de chien de ferme. On peut, alors, faire en sorte qu’il ne poursuive pas le gibier rapproché et levé. Par contre, comme c’est un chien intelligent qui s’adapte à la chasse du maître, il peut servir à la fois à la battue et au sanglier dit de rencontre (lorsqu’au petit gibier, accouplé avec un chien d’arrêt, on « tombe » sur un sanglier). Dans cette hypothèse de chasse « mixte », il convient de ne le faire qu’avec un chien d’au moins 15 à 18 mois.


On peut se contenter de la chasse silencieuse individuelle sur les animaux couchés.


Comme avec un chien d’arrêt, le nez et le ferme en sus.


Si l’on désire chasser avec deux filas, ce qui est un plus, je recommanderai de les entraîner individuellement et en couple, en alternance. Individuellement jusqu’à leur 6 mois révolus, puis en couple par alternance (une fois seul, une fois en couple).


 


 



 

Quel(s) gibiers(s) ?

1)   Quel(s) gibier(s) sera-t-il susceptible de chasser naturellement ou


sur quel gibier pourra-t-on le « mettre » ?


 


  Tous les gibier à poils du lièvre au cerf (pour nos contrées).


Si vous chassez en battue, créancez-le à un gibier sinon, dès qu’il prendra ce que vous ne chassez pas ce jour là ou si vous ne chassez pas le lièvre en battue, il se « mettra » sur un animal et ne le lâchera pas de la matinée. D’autant que ses qualités naturelles et son mode de chasse naturel est de rester obstinément sur « son » gibier.


 


Nota : cependant, le fila nageant, vous pouvez aller au canard avec lui.


Il se couche à vos pieds pour aller chercher le canard tué…dans l’eau…


Bien sûr, s’il y a du sanglier dans les parages et bien qu’il ait compris que vous n’êtes pas là pour cela, il ira faire un petit tour, de temps en temps. Il reviendra au coup de fusil et n’ira pas loin.


Il faut savoir que si vous êtes statique dans un bois, il cherchera le gibier, mais si vous n’avez pas le fusil et que vous faîtes autre chose, il n’ira pas loin…normalement.