des grands Korrigans

des grands Korrigans Fila Brasileiro

Fila Brasileiro

Comment choisir un Fila brasileiro pour la chasse

a)   Conformité physique.


 


  Le futur Fila de chasse doit, opportunément, être choisi dans des lignées de travail et de chasse en particulier.


Peu d’éleveurs, en France, sélectionnent du Fila Brasileiro d’utilité, notamment, pour la chasse.


De ce fait, il faut choisir un éleveur compétent et honnête. Un éleveur qui n’a pas d’a priori ou d’idées préconçues sur le Fila. Il faut éviter l’éleveur qui ne regarde, dans le standard, que ce qui l’arrange. Enfin, il faut bannir le donneur de leçons qui ne connaît même pas ses chiens et qui pense connaître la race. Il faut, également, scruter les origines et les géniteurs, avant de décider de prendre un chiot chez l’éleveur élu..


La connaissance des géniteurs, au moins leur morphologie, est un minimum. Leur aptitude au travail est primordiale, même si ce sera difficile d’avoir des géniteurs qui travaillent effectivement.


Il n’y a, à ma connaissance, qu’un éleveur qui le fait, actuellement, en France. Un autre commence à y songer et à mettre en œuvre cette sélection. Pour ma part, en restant dans le cadre strict de l’amateurisme, j’ai cette ambition. Ne fusse que pour disposer de spécimens aptes à mon sport favori. Un rapprochement, avec les éleveurs anonymement précités, est initié et souhaitable pour « brasser » suffisamment de « lignées » afin d’éviter la consanguinité (trop de --) et élargir le cheptel de chasse (en fait le chien d’utilisation tout court).


 


  Il faut regretter qu’en France, comme en Europe, peu d’éleveurs sélectionnent, en même temps ce que l’on appellera la beauté, le caractère ou l’aptitude utilitaire du Fila Brasileiro. Même ceux qui considèrent le Fila Brasileiro comme un pur dogue de garde ou de protection. 


 


  Certes, le Fila doit correspondre en tout point au standard, mais il faut insister sur certains points du standard qui sont « repris » du chien de travail.


En un mot, ce qui dans le Fila provient des races de travail (notamment, en ce qui concerne la chasse, le Saint-Hubert ou ce que l’on rencontre physiquement chez les limiers) doit être recherché.


D’autant qu’en l’absence de lignées travail, il faut s’intéresser, dans les lignées disponibles, à la morphologie, puis, nous le verrons aux propensions ou aptitudes apparentes du chiot (après avoir observé les géniteurs et/ou écouté l’éleveur élu).


  Globalement, on peut s’apercevoir, en analysant rapidement le standard, que le Fila Brasileiro n’est pas un pur molosse. Les diverses utilisations reconnues, ses proportions, ses particularités physiques, son « agilité », son endurance, font de lui morphologiquement et au niveau de ses « performances » autant un grand limier qu’un dogue (nous verrons, plus loin quelle est sa chasse spécifique). Ce n’est pas, non plus, spécifiquement, un dogue de chasse.


Pour ce qu’on en sait, dans le passé, les dogues intervenaient en fin de chasse et non pour rechercher le gibier. Le Fila Brasileiro est un limier lourd, un chien de fonds.


Ce n’est pas un dogue ou un chien de berger ou un bouvier qui ne parvient pas à « gérer » son effort dans la durée et qui s’essouffle vite. Il est apte comme un chien courant traditionnel à « gérer » son effort dans la durée. Pour son gabarit, il est d’une résistance assez exceptionnelle.


En résumé :


-   Le fila est-il un molosse (type dogue) pur, n’ayant pour utilisation que la garde ou la protection, ou un chien de chasse… ? (confer les standards…).


-   Apparemment, d’après le standard, il est de tout cela.


Du molosse, il a le volume et le caractère.


Cependant qu’il s’en écarte par certains aspects qui nous intéressent en particulier.


  Pour schématiser :


  Toute race est représentée par des proportions, notamment en matière de poids correspondant à la hauteur au garrot.


  En dehors de l’importance des proportions pour une race, le rapport nous renseigne aussi sur le classement FCI de la race.


Exemple, pour un Fila Brasileiro type, que nous prendrons, le standard dit : pour un mâle de 65 cm au garrot, pas moins de 50 kg (c’est le minimum, le standard, sagement, laisse « la porte ouverte » pour des sujets plus grands et plus lourds dans le cadre d’une autre utilisation, garde de la propriété, par exemple).


Prenons 50 kg, nous avons un rapport taille poids de 0.77 par cm de hauteur (pour 65cm au garrot).


Soit un mâle de 72 cm = 55,40 kg.


  Si nous prenons son « cousin », par hypothèse, (nous verrons plus loin comment chasse le Fila), le Saint-Hubert, dont le corps est moins long que celui du Fila à hauteur égale, en estimant, que tout est égal par ailleurs (ce qui n’est pas le cas puisque le Saint-Hubert a le crâne étroit) et en reprenant le standard du Saint-Hubert, on y lit taille idéale, pour un mâle, 68cm au garrot pour 48 kg soit un rapport d’environ 0.70.


Auquel il convient d’ajouter et la longueur de corps un peu supérieure chez le Fila et le crâne plus imposant. Nous ne serions pas loin du coefficient de  0.77.


Dans ce cadre, un Fila Brasileiro de 68 cm au garrot pèserait : 52,36 kg.


  Si l’on prend le rapport hauteur au garrot/poids d’autres chiens de type chasse non limiers, nous avons 0.33 à 0.5.


  Les molosses : le mastiff rapport d’environ 1 ; le Mâtin de Naples rapport environ 1.1.


 


    Nous voyons donc que, malgré le classement FCI (il fallait bien classer le Fila, ce qui n’était guère aisé eu égard à ses utilisations et peut-être à ces variations), le Fila du fait de ses proportions se rapproche schématiquement davantage du chien de Saint-Hubert que du molosse typique. Certes, le volume de sa tête et son aptitude marquée à la garde et à la protection, nous font comprendre pourquoi il fut classé ainsi. Il faut tout de même remarquer que son museau a, normalement, la même longueur que le crâne et que la tête est tout de même moins volumineuse que celle d’un Mâtin de Naples, notamment.


 


  Le Fila d’utilisation doit donc garder ce rapport et n’être pas trop lourd pour des raisons évidentes d’endurance et d’agilité.


 


  Pour les autres caractères physiques :


 


Le Fila doit avoir les oreilles longues (contrairement aux autres molosses type dogue).


Leur implantation doit être basse (idem les autres molosses ayant des implantations hautes).


L’os occipital doit être prononcé (comme un Saint-Hubert).


Le Fila doit aller à l’amble impérativement (comme les chiens de berger et certains bouvier, marche moins fatigante que l’on tolère chez le Mâtin de Naples).


Le Fila a le galop puissant, le trot facile et une grande agilité … confer Standard.


Bref, il faut respecter le standard en insistant sur :


  Les oreilles basses et grandes (en rose), l’amble bien sûr, un rapport hauteur au garrot/poids, l’os occipital développé.


Il faut veiller (regarder les parents et la lignée) à ce que les aplombs soient parfaits et que la ligne de dos sont parfaite.


  En outre, pour un chien de chasse : des yeux foncés (je dois la remarque à Monsieur Mandin, Philippe de l’élevage du prieuré de Vernelle qui produit et chasse avec des Fila Brasileiro. Qu’il me pardonne de le citer sans lui avoir demander son accord préalable), des paupières fermes (pas de paupières, surtout inférieures, tombantes - admis dans le standard, mais à bannir ici car en situation de chasse, des épiés ou brindilles peuvent s’y mettre-).


Veiller à la bonne audition du chien.


Les babines développées mais pas en excès.


Des muscles peauciers puissants.


Evidemment, des parents indemnes de dysplasie et des lignées saines.


Eviter, autant que faire ce peut, un chien trop sombre (bien que je les aime) parce que les chasseurs postés pourraient se méprendre avec un sanglier (ou alors il faut prévoir un gilet de couleur rouge fluorescent pour être vu et reconnu).


Les oreilles en « rose » comme le prévoit le standard (et comme certains chiens de chasse), c’est-à-dire enroulées vers l’extérieur de telle sorte que l’on voit le canal auditif.


  Certains auteurs parlent de la tache blanche au poitrail qui était présente sur les Filas qui chassaient au Brésil (et que l’on retrouve, effectivement, sur la plupart des chiens de chasse au poils ras, mais aussi chez les dogues).


Il faut veiller à éviter les coudes décollés.


  Il est bienvenu que l’éleveur, dès les premiers jours de la naissance, mette un bracelet de couleurs différentes aux chiots, qu’il les pèsent tous les jours et qu’il observe lors des tétées celui ou ceux qui prennent les meilleures mamelles (noter tout cela). Ensuite, au sevrage, on observera celui qui domine à la nourriture en tentant d’identifier et de noter l’attitude de chacun…


  


Nous aurons, ainsi, des informations utiles, sur l’éveil, sur la mobilité, sur la « débrouillardise etc… des chiots. Celui qui se bat pour la mamelle, qui est agile, qui au sevrage renifle, explore les environs, se « détache » de la mère (bien que ce soit tôt pour cette phase, il y a déjà les prémisses d’indépendance). On peut déjà déceler des signes discrets de capacité au travail.


Voir à l’œil l’évolution des tailles.



 

Les aptitudes

) Les aptitudes


 


 


  Il faut procéder en plusieurs étapes.


 


  La première, observer la portée entière seule et, ensuite, avec les parents (ou la mère) et, avec des personnes…observer.. (A cet égard, comme nous l’avons déjà dit, il serait bienvenu que l’éleveur mette des bracelets de couleurs différentes aux chiots pour les reconnaître vite).


Ensuite, les chiots seuls dans un endroit qu’ils ne connaissent pas et où idéalement il y a des animaux sauvages qui passent (ne pas oublier, par prudence, qu’à 2 mois-2 mois1/2 les vaccins n’ont pas encore leur effets).


On observe les comportements… le fouineur, l’audacieux, le timide…


 


  Ces diverses opérations d’observation durent environ 1 heure.


 


Il n’y a toujours pas eu de contact entre le « client » et les chiots.


 


  En dernier on effectue un test de Campbell.


 


A ce stade, on a déjà repéré deux ou trois chiots susceptibles de « faire l’affaire ». Du moins, il faut l’espérer. Si vous avez déjà opté pour le sexe du chiot, votre choix sera nécessairement plus restreint.


Comme pour la phase d’observation, il faut éviter le coup de cœur pour une couleur ou une attitude, qui d’emblée vous plaît, il faut être impartial.


 


Prendre un chiot à la fois.


Etre seul avec lui.


Aller dans un endroit qu’il ne connaît pas du tout.


 


Faire le test étape par étape et noter le comportement (je vous renvoie au test et vous conseille de photocopier celui-ci en plusieurs exemplaires, un par chiot).


 


Procéder en douceur.


 


Le test d’un chiot dure, environ ¼ d’heure à 20’.


  



  Soit un temps de test sur 3 chiots, environ 1 heure.


 


  Il est impératif d’être seul (bien faire comprendre à l’éleveur que c’est utile qu’il n’intervienne pas) et de ne pas être perturbé (ni le chiot) pour faire un travail concentré.


Il faut privilégier le chiot dit n°2 sur l’échelle de Campbell.


 


  Peut-être le n°3, après examen attentif des résultats du test. Il ne faut pas s’arrêter à la moyenne des réponses mais scruter les 5 petits tests un à un.


 


  Il faut, normalement, proscrire l’agressif indépendant et le peureux (timide ou dominé).


 


  Si votre chiot a des notes en n° 1, il n’est pas forcément à proscrire (c’est d’ailleurs mieux que des n° 3), mais il ne faut pas que des notes 1. Et veillez à ce que pour le test de domination, il ne soit pas en 1.


A la demande, je préciserai et le test et les notes dans une autre intervention.


 


  L’agressif/dominant n’est pas à prendre pour des raisons évidentes de sécurité (pas pour des raisons d’aptitude à la chasse) puisque le chien sera souvent seul (si le gibier est levé et qu’il le poursuit, vous ne pourrez le suivre) dans la battue et que, même s’il est concentré sur la voie, il peut rencontrer des personnes (chasseurs ou autres) et il ne faudrait pas qu’il y ait des accidents. Il faut savoir que, parfois, il y a des grands courants qui ne se laissent ni prendre ni approcher lors d’une quête. Ils peuvent, aussi, être agressifs. Cependant qu’il est vrai qu’un chien de 30 kg fera, du moins sur le papier, moins de « mal » qu’un chien du double de ce poids. Disons, par prudence, qu’on ne sait jamais et qu’il faut prendre des précautions.


 


  A cet âge, le test ne peut être qu’indicatif et pas très probant. Idéalement, il faudrait le faire plus tôt car à l’âge où vous ferez le test ( 2 mois-2 mois1/2 et non 7 semaines), le chiot sera dans une période de fragilité émotive (du moins pour certains des petits tests).


 


  Avant cette période, le test ne pouvant être fait que par un étranger(compétent), l’éleveur ne vous sera d’aucune utilité. Je veux dire qu’il ne peut faire le test à votre place.


 


  L’éleveur sera très utile, si le test n’est pas concluant, pour, alors, « rattraper » ou affiner le test en l’interrogeant sur les attitudes du chiot aux différents stades d’évolution.


 


  Le dominant, sûr de lui et proche de l’homme est à favoriser : celui qui suit queue haute ou qui s’approche toujours queue haute lorsque l’on claque légèrement des mains.


 


  Le dominé est plus dangereux car souvent imprévisible. Il prendra moins d’initiative et pour la chasse il faut savoir que c’est le chien qui chasse pas l’homme.


  


  Une fois choisi, le(s) chiot(s) ne sera(ont), bien sûr, pas parfait(s) en tous points.


 


  Il faut alors anticiper sa morphologie pour effectuer le choix définitif en fonction du type de chasse.


 



 

Les Particularités

2)   Particularités


 


 


  Des géniteurs atteints de dysplasie sont à exclure. Déjà que, même avec des géniteurs exempts, les chiots peuvent être atteints…


 


a)   La chasse en plaine.


 


  Des chiens plus lourds peuvent être envisagé, de légers défauts de morphologie aussi (légers).


 


b) La chasse en montagne


 


  Le chien ne doit pas s’écarter du standard et les aplombs et la ligne de dos doivent être parfaits. Les coudes ne doivent pas être décollés (pour cela regarder les géniteurs et un œil sur la lignée).


Attention cela arrive : pas de souffle au cœur, même discret…


Pour un chien de 72 cm au garrot, ne pas dépasser 60-65 kg (en étudiant les lignées, en ayant des renseignements sur les géniteurs et en connaissant le poids de naissance, on peut, à peu près, extrapoler un poids adulte).