des grands Korrigans

des grands Korrigans Fila Brasileiro

Fila Brasileiro

Introduction


Tous les chiens chassent, dit-on, mais sont-ce des chiens de chasse ?


Non bien sûr. Même si à l’origine tous chassaient, même les dogues.


  La sélection a entraîné, au cours des siècles, des spécialisations et la diversité des « races ».


Selon les besoins, à l’intérieur des races, on a sélectionné des types, des variations..


Le chien de chasse, a, lui aussi, évolué en fonction des modes de chasse : la chasse à courre a requis des chiens plus légers, on allégea des races existantes, on en créa d’autres par croisements ; la chasse à tir a, aussi, amené des modifications. Enfin, dans le même temps, on abandonna le dogue pour la chasse, le lévrier fût presque partout interdit.


  Le chien a dû, lui aussi, s’adapter aux modes de chasse en même temps que sa morphologie évoluait. Avec la chasse à tir, on éduqua le chien à l’arrêt, notamment.


De tout ceci résulte que le chien de chasse actuel a sa façon de chasser.


Certaines races, assez rares, sont naturellement tous temps, tous terrains et tous gibiers.


On peut retirer, selon les types de chien de chasse et leur mode de chasse, une certaine morphologie.


  Les limiers, ces chiens rapprochant en silence le gibier, sont devenus rares.


C’est dans cette catégorie que l’on peut classer le Fila Brasileiro.


Avec le Saint-hubert, c’est, à ma connaissance, les seuls vrais limiers existants encore (hormis, peut-être les chiens de rouge, de Hanovre ou de Bavière, qui ne sont, apparemment, utilisés que pour la recherche au sang).


  En dehors de l’histoire (des mythes ou des légendes), qui parle du Fila pisteur d’esclaves ou chasseur de jaguars, rien ne vaut l’essai sur le « terrain ».


  L’essai d’un fila à la chasse, en laissant s’exprimer naturellement son instinct, c’est-à-dire sans le former à la chasse, le laissant faire, nous apprend et son instinct et sa manière naturelle de chasser mieux qu’un long discours théorique dont les éléments sont, souvent, invérifiables.


D’autant que nous ne disposons que peu d’écrits ou de témoignages sur la manière naturelle de chasser du Fila Brasileiro.


  On connaît un peu l’utilisation de celui-ci à la chasse dans des pays comme les Etats Unis d’Amérique, notamment.


Il semblerait que, là-bas, on l’utilise de manière mixte : recherche du gibier (grâce à son flair), en silence et comme chien de prise, le conducteur « finissant » (servant) le gibier à la dague.


C’est, en général, le Dogue Argentin qui pratique ainsi. Peut-être que le choix du Fila Brasileiro est opéré pour son flair, plus développé, et, pour ce que j’en ai vu sur des vidéos, pour sa prudence lors de la prise. Ce qui est naturel étant donné que le fila, comme nous le verrons plus loin, est un chien de ferme qui ne tente pas de prendre l’animal mais de l’empêcher de s’échapper.


  Nous pouvons affirmer, et nous le démontrerons, que le Fila a gardé son instinct de chasseur (comme son ancêtre le Chien de Saint-Hubert) et qu’il a aussi son mode de chasse particulier, de type limier.


  Oui le Fila Brasileiro est un chien de chasse et l’origine Saint-Hubert, en dehors de sa morphologie, en observant son mode naturel de chasse, nous le confirme.


  Lorsque j’ai amené mon chiot de 4 mois à la société de chasse, les chasseurs me disaient : « ce n’est pas un chien de chasse ». A six mois, alors que je piquais, les rabatteurs dirent : « Il chassera mais il faudra que ce soit toi qui le mène »…


A 12 mois, admiratifs : «  là, il le fait bien, vraiment bien… ».


  Le milieu de la chasse, en France, sera relativement facile à convaincre de l’utilité du Fila Brasileiro à la chasse puisqu’il n’y a pas d’a priori chez le chasseur qui vise, avant tout, l’efficacité. Même si les chasseurs sont un peu surpris ou dubitatifs au début devant ce chien géant dont il ignore à peu près tout. Paradoxalement, ce sont les aficionados de la race, auto proclamés spécialistes en chien et de ce chien en particulier, qui vous dirons que sans documents écrits ou des témoignages (ceux du Brésil, bien sûr), authentiques et historiques surtout, le fila Brasileiro n’est qu’un chien de garde et de protection.


Qu’il ne sert pas à la chasse et qu’il n’y a vraisemblablement pas servi. Que toute cette histoire n’est qu’affabulation.


  Pour assurer une diffusion du Fila Brasileiro chez les chasseurs, certaines conditions devront, cependant, être remplies. Il faudra sélectionner les Filas en fonction de cette utilisation, montrer les compétences de certains spécimens, pratiquer des prix en rapport avec ceux pratiqués pour les chiens de chasse (pas ceux que l’on retrouve exclusivement en expositions). Le prix que paie un chasseur pour un chiot-- non dressé-- de  type chien courant ne dépasse pas 400 à 600 euros. Certains mettrons jusqu’à 800 euros pour un beau et surtout bon chiot de Saint-Hubert. Les prix plus élevés sont réservés aux chiots choisis pour les expositions ou la compagnie. Le prix a de l’importance, les chasseurs savent que, même bien choisi, un chiot peut se révéler impropre à l’usage auquel ils le destinent. De ce fait, les chasseurs feront, nécessairement, attention au prix d’acquisition. Comme nous le dirons plus loin, les qualités de travail se perdent plus vite que ne s’acquièrent des caractères morphologiques (nous exprimons ici une opinion, un souhait, le marché stabilisera certainement un prix).


  Nous traiterons, le sujet à l’envers pour des raisons didactiques à savoir, en premier lieu choisir un fila pour la chasse et, en second lieu seulement, comment chasse le Fila Brasileiro